Depuis maintenant cinq ans, Claire Chicha aka spill tab, peaufine un son à la fois brut et raffiné. Auteure-compositrice et productrice franco-coréenne installée à Los Angeles puise aussi bien dans des musiques intimistes où les guitares sont portées en dessous de la ceinture que dans les mélodies entêtantes des hymnes de la pop, pour en faire un mélange envoûtant et singulier. «J’ai confiance en ce truc étrange qu’il faut que je suive pour trouver ma voix», explique Claire. «Je n’écris que de la musique qui me passionne et me fait vibrer – chaque nouvelle chanson est un coup de cœur».
Après la sortie en 2019 de premier single « Decompose », Claire développe son projet spill tab à travers trois EP : Oatmilk en 2020, aux influences synth-pop, l’espiègle et uptempo Bonnie en 2021, avec Gus Dapperton et Tommy Genesis, et Klepto en 2023 aux sonorités complexes, qui passe allègrement du jazz psyché de «CRÈME BRÛLÉE!» inspiré par Hiatus Kaiyote au chugging de guitares pêchues de «Splinter». Pour ce qui est de la scène, la présence et l’énergie explosive de l’artiste lui ont ouvert les portes d’une tournée nord-américaine en première partie de la popstar Sabrina Carpenter, et d’une tournée australienne aux côtés du trio de rock alternatif Wallows.
Avec «PINK LEMONADE», single introductif d’un nouvel album à venir, spill tab navigue entre basses imposantes et voix pitchées illustrant une liberté sonore, tirant parti de son expérience scénique et de ses productions expérimentales. C’est que spill tab n’hésite pas à suivre son intuition, «ce truc étrange» comme elle le qualifie. «Les meilleures chansons sont celles où l’idée principale est écrite en une seule journée, car c’est instinctif», dit-elle, tel que “PINK LEMONADE” enregistré “à partir d’un enregistrement de jam de 40 minutes”.
Aux côtés de son père, compositeur franco-algérien et de sa mère, pianiste coréenne, Claire passe son enfance dans la salle de mixage du studio de post-production familial, à Los Angeles, apportant des cafés aux artistes. «Je suis restée dans ce studio jusqu’à l’âge de 10 ans à peu près, à absorber la musique jazz que mon père affectionnait et la musique classique que ma mère adorait», raconte-t-elle. «Ma mère a vraiment contribué à ce que je devienne une enfant aventureuse, en essayant toujours de nouvelles choses, que ce soit le piano, la harpe ou le violon, en m’imprégnant toujours de nouvelles sonorités».
À l’âge de 12 ans, Claire déménage en Thaïlande avec la famille de sa mère, suite à la faillite de l’entreprise familiale. Elle y découvre la guitare, se met à reprendre des chansons de Paramore et Green Day, tout en se plongeant dans la musique traditionnelle thaïlandaise. Elle deménage une fois de plus l’année suivante pour s’installer chez sa tante à Paris, où elle découvre cette fois-ci les classiques de la chanson française, de Serge Gainsbourg à Édith Piaf, avant de retourner définitivement vivre à Los Angeles en raison de la mort prématurée de son père.
«J’étais obligé de devenir quelqu’un de très sociable si je voulais m’intégrer partout où je déménageais, ça m’a permis de baigner dans des styles de musique très différents», dit-elle. «Du chant nasillard de la musique traditionnelle thaïlandaise pendant les combats de muay thaï à Bangkok aux standards français remplis d’émotion. Ça m’a vraiment donné l’envie de façonner mon propre son quand j’ai commencé à m’intéresser à la musique».